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Femmes d'Argentine

Femmes d'Argentine

Femmes d'Argentine

Solanas, Juan (Directeur de production)

2020

En Argentine, où l'IVG est interdite, une femme meurt chaque semaine des suites d'un avortement clandestin. Pendant huit semaines, le projet de loi a été âprement discuté au Sénat, mais aussi dans la rue, où des dizaines de milliers de militants ont manifesté pour défendre ce droit fondamental. Les féministes argentines et leur extraordinaire mobilisation ont fait naître l'espoir d'une loi qui légalise l'avortement.


« Que ce soit légal », tel est le message de ce documentaire qui montre la lutte des femmes argentines pour le droit à l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse). Nous sommes en 2018 : celles qui subissent des avortements clandestins en meurent ou se voient maltraitées dans la plupart des hôpitaux.

Scandé par des hymnes qui demandent le droit à la santé, rythmé par des chants qui révèlent l’oppression du système sur le corps, enrichi de discours militants, illustré de témoignages poignants et sanglants, ce film devrait (r)éveiller les consciences sur la réalité de ce que vivent les femmes que l’on condamne pour avoir pris la décision d’un acte responsable. Celui d’un choix conscient.

« Nous sommes les petites filles de ces sorcières que vous n’avez pas brûlées », entend-on lors d’une manifestation. Grâce à l’engagement de jeunes militantes féministes et aux mouvements contre les violences faites aux femmes, leurs voix se font entendre et portent le projet de loi.

Pieds et poings liés, endolories, enfiévrées et anesthésiées par l’odeur de pourriture qui les envahit, tant d’entre elles ont été assassinées avec cruauté pour avoir commis ce qui était considéré comme un délit. La peur au ventre, le supplice abdominal, les maltraitances de médecins, la réalité de la mort… le réalisateur Juan Solanas montre l’hémorragie de la vie qui s’en va à travers les témoignages de survivantes des avortements illégaux.

Après quinze années de combat, dans un pays où toutes les 3 heures une adolescente accouche, où 70 % des grossesses sont non désirées, la loi pour la légalisation de l’IVG a été adoptée en décembre 2020.

Par Karine de la médiathèque de l'Orangerie du parc culturel de Rentilly-Michel Chartier