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Perfect blue

Perfect blue

Perfect blue

Kon, Satoshi 1963 - 2010 (Réalisateur / Metteur en scène / Directeur artistique)

2017

L'héroïne, Mima, est membre d'un « girls band » à succès. Quand elle décide de quitter le groupe pour devenir vedette d'une série télévisée, ses fans se désolent. Aussitôt, sa vie tourne au cauchemar. Elle reçoit des messages menaçants sur internet et son entourage est décimé par une suite d'assassinats sauvages... Le dessin animé japonais ne cesse de revisiter tous les genres. Ce manga est un thriller sanglant - pour adultes - qui évoque Brian De Palma. Le scénario joue diaboliquement sur l'idée de miroir et de dédoublement. Mima s'aperçoit que tout l'accuse, et elle finit par se demander si elle n'est pas la coupable. En plus, le rôle qu'elle interprète au petit écran est celui d'une tueuse schizophrène, ce qui l'amène à répéter devant les caméras les scènes troublantes qu'elle vit à la ville... Jusqu'à la dernière minute, le réalisateur maintient la tension et entretient le doute. Dans une ambiance glaciale, il joue des architectures urbaines, étouffantes et anguleuses. Rarement le cinéma d'animation aura créé un tel vertige, une telle angoisse. (Bernard Génin in Télérama).


Perfect Blue est le premier long-métrage d’animation du très regretté Satoshi Kon, à qui l’on doit également Tokyo Godfathers ou encore Paprika. Visionner Perfect Blue, c’est chercher sans cesse ce qui tient de la réalité et ce qui tient de l’illusion, et c’est entrer dans un univers semblable à un kaléidoscope, un univers aux dimensions infinies. Si l’on en reste à ce thriller psychologique, il s’agit aussi de donner un regard critique sur le système des idoles et ses effets ravageurs sur la santé psychique de ses représentantes, comme notre héroïne Mima. Il est intéressant de constater qu’en connaissant le travail du réalisateur, ce sujet peut être aussi bien l’idée principale du film qu’un prétexte pour exploiter la confusion entre réalité et illusion, dont de nombreux films récents s’inspirent. Il est aussi effrayant de réaliser que ce film, datant de 1997, traitait déjà avec justesse des dangers d’Internet tels que le cyberharcèlement, et dénonçait un sexisme que l’on retrouve encore aujourd’hui. Satoshi Kon n’y va pas de main morte, et bien que Perfect Blue ait de quoi vous charmer par ses plans inoubliables et la fluidité de son animation, il aurait aussi de quoi vous marquer par la violence réaliste de son propos.

 

Par Nadia, de la médiathèque intercommunale Gérard-Billy de Lagny-sur-Marne