Pour cette magnifique création à l’Opéra de Zürich, Heinz Spoerli transpose l’histoire de Cendrillon dans le monde de la danse. À la mort de sa mère qui était aussi son professeur, Cendrillon, à l’aube d’une prometteuse carrière de prima ballerina, a perdu ses capacités et sa confiance en soi. Devenue danseuse dans le corps d’une compagnie, elle essuie les moqueries de ses camarades jalouses de son talent. Et plus particulièrement celles de la danseuse étoile vieillissante qui protège les plus mauvais éléments de la troupe. Cendrillon n’a qu’une seule amie en la personne de la maîtresse de ballet. L’invitation à un gala de bienfaisance, auquel le célèbre danseur étoile Frédéric, à la recherche d’une partenaire, doit également assister, met toute la troupe en effervescence. Heinz Spoerli a pioché dans tous les registres et mélangé ses différentes sources, ne manquant pas une occasion de faire briller sa troupe et les danseurs invités. Spoerli et Engels poussent parfois les limites jusqu’au pathos et au kitsch : petites étoiles dorées sur un ciel de prospectus, escalier digne d’une revue hollywoodienne à la Busby Berkeley pour évoquer la grandeur de Tchaïkovski, dont Prokofiev s’est inspiré pour sa Cendrillon. Le rôle titre est interprété par la danseuse Karine Seneca, première soliste du Ballet de l’Opéra de Zurich, tandis que le rôle du prince-danseur étoile est tenu par Stanislas Jermakov, également premier soliste du Ballet de l’Opéra de Zurich. (artepro.com)