Melína Merkoúri (grec moderne : Μελίνα Μερκούρη ), à l’étranger Melina Mercouri (née María Amalía Merkoúri (Μαρία Αμαλία Μερκούρη ) à Athènes le 18 octobre 1920 et morte à New York le 6 mars 1994 ), est une actrice , chanteuse et femme politique grecque .
María Amalía Mercoúri est née dans une famille de la grande bourgeoisie athénienne , originaire d'Argolide dans le Péloponnèse . Son grand-père, Spyrídon Merkoúris , conservateur et opposant à Elefthérios Venizélos , fut maire d'Athènes et son père, député[ 1] .
Elle fut élevée par des gouvernantes étrangères et des institutrices françaises qui lui apprirent l'anglais et le français en plus du grec[ 1] .
Elle se marie à 15 ans pour fuir le milieu familial. Elle divorce à 18 ans.
Elle s'inscrit à l'Institut dramatique du théâtre national d’Athènes, où elle est l'élève de Dimítris Rondíris , un disciple de Max Reinhardt . Il la forme au répertoire ibsénien [ 1] . Elle commence alors une carrière de comédienne qui se déroule entre Athènes et Paris, travaillant notamment avec Marcel Achard .
En 1949, elle réussit à échapper au répertoire dans lequel Rondíris l'avait cantonnée. Elle se tourne vers Karolos Koun (en) et la méthode de Constantin Stanislavski . Si elle triomphe dans les pièces contemporaines, ses rôles dans des tragédies antiques ne sont pas aussi réussis[ 2] .
Le cinéaste grec Michael Cacoyannis , futur réalisateur de Zorba le grec (1964), lui offre son premier rôle au cinéma en 1955 dans Stella , film qui lui apporte d'emblée la notoriété. Peu après, elle rencontre le réalisateur américain en exil Jules Dassin , dont elle devint l'égérie. Dassin la fait tourner dans huit films et ils se marient en 1966 . Le film Jamais le dimanche (1960 ) apporte au couple une grande renommée internationale. Pour ce film, Melina Mercouri reçoit le prix d’interprétation féminine au festival de Cannes et est nommée aux Oscars [ 2] .
Privée de ses droits civiques à la suite du coup d'État fomenté en Grèce par les colonels en 1967 , Melina Mercouri s'exile en France . Dans des tournées internationales, elle se fait dès lors le chantre de la résistance grecque à la dictature[ 2] .
Dès la chute de la dictature, en 1974 , elle rentre en Grèce où elle entame une carrière politique qui l'amène à progressivement arrêter le cinéma. Elle est successivement députée du Mouvement socialiste panhellénique pour Le Pirée en 1978 et ministre de la culture de 1981 à 1989 , puis de 1993 jusqu'à sa mort[ 2] . Elle s'est battue notamment, mais sans succès, pour le retour des frises du Parthénon exposées au British Museum . Dans le cadre du Conseil européen, elle crée, en 1985, le concept des capitales européennes de la culture . Conçue pour « contribuer au rapprochement des peuples européens », son idée était de désigner deux villes par an pour accueillir le théâtre de manifestations artistiques et mettre à l'honneur leur patrimoine historique et culturel.
Une semaine de deuil national fut décidée à la suite de son décès[ 3] .
La Fondation Melina Mercouri s'occupe aujourd'hui de la préservation des monuments grecs antiques.