Miles Davis est mort il y dix ans. Ce musicien à l'influence planétaire existe toujours dans les albums qu'il a gravés tout au long de son incomparable carrière. Miles Davis incarne le renouveau du jazz, surprenant tous ses auditeurs de par ses choix musicaux, déroutant ses fans, énervant les critiques, s'attirant les foudres des intégristes du jazz (il a osé se comporter comme une pop-star, enregistrer des tubes de Michael Jackson ou de Cindy Lauper, faire le boeuf avec Prince ou Sting...).

Cet enregistrement permet d'apprécier Miles Davis lors de son grand retour sur scène, en 1981, après une longue période de silence. Le groupe qui l'accompagne est un concentré de talents, un assemblage de personnalités qui deviendront (grace à Miles ?) des grands noms du jazz moderne. Mino Cinelu est aux percussions, Bill Evans aux saxophones, Mike Stern à la guitare électrique, Al Foster à la batterie et surtout Marcus Miller à la basse électrique. Ce dernier, qui a 22 ans sur cet enregistrement, deviendra un personnage-clé dans la suite de l'oeuvre de Miles, et ce jusqu'à la fin. De bassiste, il passera par compositeur, puis réalisateur et producteur du trompettiste.

La musique que l'ont peut apprécier (ou non) sur ce compact, est significative d'une période charnière de Miles : c'est encore du jazz (moderne), sans enrobage de synthétiseurs, assez brut, et les compositions sont de Davis (à part un standard de Gershwin). Il n'est plus question ici de jazz "cool", ni de bebop, ni de psychédélisme et pas encore de pop ou de rm'b. De l'excellente musique, qui a inspiré des milliers de musiciens à travers le monde.